Corneille

Et bien vous voilà,
A genoux devant vos icônes,
A cheval sur vos principes,
Partant joyeux pour vos croisades,
jurant par tous vos saints.
Attendez vos messies
(et vos lanternes),
courant après vos chimères,
confessant dignement vos misères,
vous n'êtes que poussière.
Et bien moi,
Je rêve un peu et vous ris
Au nez et à la barbe,
Et je baille aux Corneilles,
N’en déplaise à Molière…
Vous voilà encore,
claironnant vos conquêtes,
debout devant vos drapeaux,
ravivant vos martyrs et vos flammes,
couchant sur vos lauriers.
Battez vos campagnes,
vos fils et vos compagnes,
vous êtes la fierté de vos pair (e)s,
sortant de vos rangs,
étincelant de galons.
Et bien moi,
Je rêve un peu et vous ris
Au nez et à la barbe,
Et je baille aux Corneilles,
N’en déplaise à Racine…
Essayer pour une fois
De garder vos têtes hautes,
Allez contre vents et marées,
Noyez vous éperdument dans les nuages,
Et embrassez moi la lune.
Sinon
Je rêve un peu et vous ris
au nez et à la barbe,
Et je baille aux Corneilles
N’en déplaise à Corneille…
Texte et musique Denis Leonhardt juin 2000 — à Rigou