Près d'une vie

Il a remonté la rue, tête basse, hésitant
Fait vingt-trois mètres, longé les murs tout en cogitant
Jusqu'à l'écluse, s’est assis face à l’eau calme
A roulé sa clope avachi sur un mur crade
Marié la flamme à la feuille et la face calme
Donc sereine à respirer l'épaisse vague
Craché son flair à l’obscur confondu aux termes
Puis rêvé de visage pur pris au piège
Quelques secondes larvé quelques heures
Alors quelques jours à la longue, profilé en sourde vapeur
Renié l’effort presque près d’une vie
Qu’on dit salutaire, lui disait petite mort sans bruit
Une guitare sourde, et peine pour le timbale
En plein vol, cloué au sol, sans moindre escale
Il a raté quelques trains et il est resté là, l’air de rien
Peu importe où se perdra l'âme, où se taira le drame
Où se mettra le temps, tout petit
A chercher où se cachera l’art
Nourrit l’essence, dont l’absence attristera
Un ciel étrange
Peu importe où se perdra l'âme, où se taira le drame
Où se mettra le temps, tout petit
A chercher où se cachera l’art
Nourrit l’essence, dont l’absence attristera
Un ciel étrange dont l'éclat sera triste et rare
Il saluait les femmes poliment d’un geste absent
Courtois, feintant d’oublier ses vingt ans
Il condamnait les astres à rougir
A baliser son chemin d’centaines d’ivresses à ouvrir
Il occultait sa peine à gémir seul
Avec six cordes à l’appel d’une éthique veine
Il ombrageait les rues à la chaîne
Passant de mur en mur, passe-muraille à la traîne
Dans l’arène, les guerriers assènent obstinés
Et lui roi de l’ombre, attristé ayant perdu sa reine
Il gardait la nuit avec rage
Certains disent qu’il cramait sa vie comme un lâche
Du haut des terres, page blanche à l’espoir
Comme héros d’un verset de plus à l'écart
Il a raté quelques trains et il est resté là, l’air de rien
Peu importe où se perdra l'âme, où se taira le drame
Où se mettra le temps, tout petit
A chercher où se cachera l’art
Nourrit l’essence, dont l’absence attristera
Un ciel étrange
Peu importe où se perdra l'âme, où se taira le drame
Où se mettra le temps, tout petit
A chercher où se cachera l’art
Nourrit l’essence, dont l’absence attristera
Un ciel étrange dont l'éclat sera triste et rare
Il a raté quelques trains et il est resté là, l’air de rien
L’air de rien
Il a raté quelques trains et il est resté là