Où sont passés nos rêves
Et nos justes courroux
Et nos bras qui se lèvent
Le poing serré au bout
A-t-on perdu la sève
Qui bouillonnait en nous
Ces espérances brèves
Nous ont laissé des trous
Des trous sous les paupières
Qui font mal à nos nuits
Nous étions fous de fièvre
Si heureux d'être unis
Tant de jeunesse passe
Devant nos yeux éteints
Qui s’aiment, qui s’embrassent
Qui croient encore au train
Où est passé ce monde
Qu’on voulait neuf et fort
Perdu au fil de l’onde
Avec les oiseaux morts
Tant de minutes belles
Dans le temps suspendu
Comme des hirondelles
Qui ne reviendront plus