Carpenter

Ruelles sombres où traîne mon âme, sombre
On dirait l’New-York de Carpenter
Il nous a fait du mal le turfu
Et personne n’a rien vu venir
Faut que je me casse de là
Même si l’ailleurs c’est l’au-delà
Je suis à la recherche de mon combustible
Le vent est chaud bien qu’l’air soit glacé, curieux contraste
Y a plus d’saisons ma pauvre dame
Le sol est jonché d’poussières de cil que les pluies acids
Transforment en cristaux de sel non comestibles
Y a plus d’humanité dans les yeux d’ceux qu’on croisent
Tout juste un peu d’peur chez ceux qui s’barricadent
Comme s’il y avait encore un truc à sauver
Un vieux poste cassette, un livre en sale état, trois CD
La main sur le colt, le col relevé
J’rejoue pas l'étranger qui débarque en ville
J’suis là depuis trop longtemps pour ça
J’suis là depuis trop longtemps j’ai vu quand c’est parti en vrille
On progresse doucement dans le maëlstrom
Garde ton calme bonhomme
Si faut shooter, on shootera
Si ya une sortie on la trouvera
C’est p’t-être ce trou qu’mon flingue fait dans l’crâne des autres
J’me souviens des oiseaux qui chantent, qui chantaient
J’me souviens du Soleil qui chauffe, qui chauffait
J’me souviens j’disais «la fin du monde j’la verrai pas»
D’ailleurs on n’y est pas, on est juste avant
Y a plus rien à sauver à part ma grande carcasse
Navigue en eaux troubles dans la poiscaille; la rascasse
Survivre c’est l’essentiel, c’est l’essence même
Mais l’essence mec
Où est cette putain d’essence mec?