J’ai foncé tête baissée sans mesurer l’impact, la tête a pris cher mais mon âme
est intacte
«Demain, j’pars», j’me l’suis dit plein d’fois, chanceux, manque un bail,
j’sais pas bien quoi
Une goutte de pluie, une hirondelle sur un toit, je sais qui j’suis,
j’me suis pas pris pour un Roi
Ma plume s’agite et la magie n’s'éteint pas, Bruxelles, c’est loin,
les Caraïbes, c’est sympa
Un nouveau printemps, Seyté dans les tympans, viens, danse, oublie c’que les
gens bien pensent
La fête, c’est intense mais tout ça n’dure qu’un temps, putain, on n’a plus
vingt ans
J’ai aucune idée du texte que j’vais torcher, à la ramassette, mes vieux rêves
écorchés
J’suis pété et j’vais r’gretter tout c’que j’m’autorise, un dernier verre,
un dernier seize avec mon poto Riz'
Sers à boire d’abord, on va rendre à la terre l’or qu’on lui a pillé, quoi?
Qui est pas d’accord?
Qu’ils pourrissent à la morgue vos concepts à la mode, Seyté, La Smala,
à la vie, à la mort
J’avais pas l’air bien, ils m’ont dit: «Où tu vas ?», 'teille de siete años,
tout ça m’rappelle Cuba
On a cramé les avances, on a fumé les cachets, le confort coûte un bras,
le bonheur, c’est pas cher
Avec le temps, j’ai réfléchi, j’ai pas changé d’avis mais j’le f’rai p’t-être
au bout du compte
À chacun sa vision d’la vie, son p’tit coin d’paradis, moi, j’irai jusqu’au
bout du monde
Avec le temps, j’ai réfléchi, j’ai pas changé d’avis mais j’le f’rai p’t-être
au bout du compte
À chacun sa vision d’la vie, son p’tit coin d’paradis, moi, j’irai jusqu’au
bout du monde
J’les entends parler de leurs vies mais je m’en fous, moi, j’essaie de réussir
la mienne et j’me sens tout mal
Les souvenirs me tourmentent, trop gourmand, alors, j’avance, y a des jours
avec, y a des jours sans
Je veux juste sauver l’honneur, occupe-toi du tien, c’est pas en courant sur
les rails que tu rattraperas le train
Tant d’rancœur à déverser, si près du but, la folie nous a bercé trop près du
mur
Depuis les murmures et les cris, y a que du silence, depuis la rupture, j'écris,
j’pense à mes finances
Loin des dealers et d’la flicaille, j’suis au magasin du coin, j’achète des
clopes avec d’la mitraille
Simple, mon état d’esprit: une soirée sur un banc, un baffle, un joint,
un Ice Tea
J’ai vu mon reflet dans une flaque, une maison au bord du lac, y a t’il une
raison pour qu’je craque?
J’me d’mande où la vie va m’emmener, loin, bien plus loin qu’le bout d’mon nez
J’suis comme un détenu, j’tourne dans ma commune, j’ai croisé d’vieux potes qui
m’ont à peine reconnu
Putain, c’est dur de prendre de l'âge, plus ça avance et plus les choix
deviennent des virages
Trop longtemps dans l’paysage, mettre un nom sur un visage, un regard sur le
rivage
Avec le temps, j’ai réfléchi, j’ai pas changé d’avis mais j’le f’rai p’t-être
au bout du compte
À chacun sa vision d’la vie, son p’tit coin d’paradis, moi, j’irai jusqu’au
bout du monde
Avec le temps, j’ai réfléchi, j’ai pas changé d’avis mais j’le f’rai p’t-être
au bout du compte
À chacun sa vision d’la vie, son p’tit coin d’paradis, moi, j’irai jusqu’au
bout du monde